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[EXPO]: Paul Poiret, l’audacieux couturier des années folles

par Discovart, Cuisine & Voyages
Cet été, les visiteurs ont pu découvrir une superbe exposition sur Paul Poiret, un visionnaire de la mode dans les années folles au Musée International de la Parfumerie à Grasse. Surnommé « The King of Fashion » de l’autre côté de l’Atlantique, Paul Poiret a également eu son heure de gloire en 2007 lorsque le Metropolitan Museum de New York a mis en lumière ses créations. De nombreuses célébrités s’étaient rendues sur place pour l’occasion d’un cocktail hyper branché. Le M.I.P de Grasse pousse le projet encore plus loin en se penchant davantage sur sa gamme de parfums.

I – Qui était Paul Poiret ?

Paul Poiret est né en 1879 dans le quartier pauvre des halles à Paris. A son adolescence, ses parents l’incitèrent à suivre un apprentissage chez un fabricant de parapluie, et il ramenait chez lui tous les petits bouts de tissus qu’il coupait dans les patrons des parapluies. Il s’entrainait déjà à son âge à faire des vêtements sur une poupée que sa sœur lui avait donné. Plus tard, il présenta ses croquis à diverses maisons de couture parisiennes, et finit par se faire embaucher chez Doucet en 1896.

II – [EXPOSITION]: La mode dans les années folles & les soirées mondaines de Poiret
En 1903, il ouvrit sa propre maison de couture, et révolutionna la garde-robe classique de l’époque en libérant la femme du corset pour des modèles de robes plus éclectiques et extravagants. Ses principales inspirations lui venaient de ses voyages en Orient, en Chine ou encore en Russie. Sa femme Denise, avec qui il eut 5 enfants, resta tout de même sa principale inspiration car en plus d’être sa muse, elle fut aussi son modèle. 
Paul Poiret était un bon vivant, il adorait faire la fête, et organisait les soirées les plus somptueuses de tout Paris. Ses deux plus célèbres restent la « Mille et deuxième nuit » de 1911 pendant laquelle les 300 invités furent priés de respecter le dresscode en s’habillant façon orientale ou encore la « Fête de Bacchus » où 300 bouteilles de champagnes furent consommées en une seule nuit.
III – [EXPOSITION]: Paul Poiret & les parfums de Rosine
Après avoir séduit les personnalités les plus en vogue de la capitale, Poiret se lança en 1911 dans la conception des Parfums de Rosine. C’était un personnage très avant-gardiste pour l’époque, et se lança dans cette aventure olfactive bien avant le fameux Chanel n°5 qui n’apparut qu’en 1921. C’est d’ailleurs lors de sa fameuse « Mille et deuxième nuit » que le couple répandit la nouvelle auprès des invités. Madame se prélassait dans une cage dorée, pendant que Monsieur Poiret le Magnifique, vêtu du costume du Sultan pour l’occasion, remerciait ses invités en leurs offrant à chacun un flacon de la nouvelle fragrance « Nuit Persane » imaginée pour cette soirée. Il signa finalement une quarantaine de jus en tout, aux noms évocateurs tels que « Fruit Défendu », « Coupe d’Or », « Aladin », « Nuit de Chine » ou encore « Maharadjah ». Une grande partie de ses parfums ont été imaginés par le parfumeur Henri Alméras qui plus tard créa le célébrissime Joy de Patou, qui n’est autre que le parfum le plus cher au monde encore à l’heure actuelle. C’est ainsi que de nombreux produits dérivés apparurent, comme des boîtes à poudre, des éventails parfumés, des échantillons-marque page ou encore affiches publicitaires.
 

L’histoire ne serait pas complète sans connaître la fin tragique de la famille Poiret. Lors de la Première Guerre Mondiale, Poiret du arrêter son travail pour se mettre au service de la nation, et pendant son absence, d’autres Maisons de Couture en essor comme Chanel, s’accaparèrent une partie de la clientèle et modifièrent les codes de la mode en remettant au goût du jour les couleurs sobres et lignes épurées. Le couple n’a pu résister à cette situation difficile, et finit par divorcer en 1928 après 23ans de mariage. Un an plus tard, du à la crise de 1929 et du changement de goûts en matière de mode, la Maison de Couture cessa son activité et Poiret finit par mourir seul, ruiné et oublié de tous en 1944. Quelle tristesse…

Ce n’est que bien plus tard en 2005, lors d’une vente aux enchères des effets personnels de la famille, qu’un manteau de Denise créé par son mari se vendit au prix fort de 110 000€ et relança ainsi la côte de popularité de l’homme qui finalement libéra la femme de cet affreux corset.

Une exposition incroyable qui mérite vraiment le déplacement !
Musée International de la Parfumerie – 5€ l’entrée
Vous pouvez découvrir une dizaine de Parfums de Rosine à l’Osmothèque de Paris
où se tiennent également des conférences sur Paul Poiret

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