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[FILM]: Les délices de Tokyo

par Discovart, Cuisine & Voyages
Ça fait longtemps que j’ai pas écrit un petit billet cinématographique ! Je reviens aujourd’hui avec une œuvre japonaise de Naomi Kawase qui a été sélectionnée dans la catégorie « Un Certain Regard » au Festival de Cannes de l’an dernier. Ce film, issu d’une collaboration franco-germano-japonaise, a basé son histoire sur l’une des pâtisseries japonaises les plus célèbres: le Dorayaki. Il s’agit d’un double pancake fourré de azuki. C’est une pâte de haricot rouge que l’on l’appelle également « anko » ou « an » (titre original du film). En plus de décrire avec brio, la fabrication fastidieuse de cette pâte, la réalisatrice nous parle de la condition de la lèpre de la Guerre jusqu’aujourd’hui au Japon. C’était vraiment très intéressant.

Le film a enregistré une belle performance deux semaines après sa sortie en France en début d’année avec 120 000 entrées. Le film est toujours disponible dans certaines salles.
[youtube https://www.youtube.com/watch?v=V3YK8kk4xV0]

Les personnes atteintes de l’Hansenbyô (ハンセン病) soit de  la lèpre, étaient mis en quarantaine dans des lepreries publiques: on les a même isolé sur des îles dans des hôpitaux qui ressemblaient plus à des prisons qu’autre chose. Ils avaient la possibilité d’avoir une vie de couple, mais avaient interdiction d’avoir des enfants (pratiques de stérilisation sur patients à partir de 1915). Kensuke Mitsuda, un célèbre léprologue, a étudié les premiers cas de lèpre au Japon. C’est lui aussi qui a mis en place la vasectomie pour stériliser les patients (avec ou sans leur accord) et éviter qu’ils ne fassent d’enfants. Aujourd’hui, les lépreux se font plus rares mais existent toujours. Le sanatorium national se situe à Oshima dans la préfecture de Kagawa. Aujourd’hui on compterait une petite centaine de patients d’une moyenne d’âge de 80ans passés. L’isolement forcé a été aboli seulement en 1996 et Naomi Kawase n’a pas eu peur d’aller à leur contact pour raconter leur histoire & pointer du doigt cette peur de la différence qui est toujours un problème majeur au Japon.

Un film touchant et plein de poésie.

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1 comment

Cherry Wood mars 16, 2016 - 5:20 pm

Je ne l'ai toujours pas vu, mais ton article me donne encore plus envie d'aller le voir.

La bande-annonce, les images sont belles et émouvantes.

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