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Kiyomizudera, le temple de bois d’Higashiyama

par Discovart, Cuisine & Voyages
Je reviens sur l’un des temples majeurs de la ville de Kyoto: le Kiyomizudera, littéralement le temple de l’eau de source perché sur les hauteurs de Gion (le quartier des geisha). Je vous en parlais déjà dans mon article sur le momiji (ici) car le temple propose des nocturnes à certaines périodes de l’année. Selon la légende, un moine du nom de Enchin, guidé par un rêve jusqu’en bas de la montagne, rencontra un vieillard assis sur un tronc de bois qui lui dit qu’il avait invoqué la déesse Kannon pendant de longues années. Il suggéra à Enchin de continuer le pèlerinage à sa place jusqu’en haut du sommet, et que le bois où il se trouvait ferait une bonne statue de Kannon. Enchin se lança dans cette mission, et une fois arrivé en haut, il y trouva une paire de sandales: il comprit alors que le vieillard qu’il avait rencontré n’était autre que Kannon, la déesse aux 7 visages et aux milliers de bras qui était retournée aux cieux. Il décida de retrouver le bout de bois pour en faire une statue, mais n’arriva pas à lui donner une forme satisfaisante. Finalement, après 20ans de réflexion, il rencontre le guerrier Sakanoue No Tamuramaro (un grand général du début de l’époque Heian), qui fut impressionné par la dévotion du moine, et l’aida à construire un temple et une statue avec le bois de sa propre maison autour de la chute d’eau. C’est ainsi qu’est né le temple Kiyomizudera en l’an 798.

A l’ère Edo (1600-1868), une étrange croyance apparût: « celui qui saute de la plateforme et qui arrive à survivre, verra son vœu se réaliser « . De nombreux sauts (à peu près 234) ont donc été effectués, et il y aurait eu 85% de survit grâce à la dense végétation, et la faible hauteur de la plateforme (13 mètres). Des couples dont l’amour était « interdit », auraient également procédé à ce rituel pour prouver leur amour à la société. Bien sûr, les sauts sont strictement interdits aujourd’hui. Tout cela a donné naissance à l’expression 清水の舞台から飛び降りる (kiyomizu no butai kara tobioriru) qui est l’équivalent de « se jeter à l’eau » en japonais.

 

Ces statues de Jizô Bosatsu coiffées de rouge, rendent hommage à un enfant disparu. L’enfant mort prématurément, doit lui aussi être soumis au jugement des rois des enfers, et est envoyé à la rivière des âmes du purgatoire pour y faire ses preuves en construisant des petites tours de pierre. Ce passage n’est pas sans difficulté puisque les démons viennent détruire les tours et battent l’enfant à coup de massue sur les ordres de Shozuka no Baba, une vieille sorcière. Les parents, qui viennent de perdre un enfant, ont peur que l’enfant soit incapable de traverser la rivière, pour monter au ciel, et donc pour l’aider dans cette épreuve, qu’il puisse vivre en paix au paradis de Bouddha, disposent un bavoir rouge, la couleur qui chasse les démons ainsi qu’un petit bonnet sur l’une des statues du temple ou du cimetière, pour que Jizô puisse protéger l’enfant à la rivière, et vienne le cacher dans ses manches pour l’amener de l’autre côté.

A cet endroit s’écoulent 3 jets de l’eau de source, réputée pour exaucer les vœux.

Au Japon, il existe de nombreux temples dédiés à la déesse Kannon, et le Kiyomizudera est l’une 33 étapes du pèlerinage de l’ouest.
Mon avis : Un temple riche d’histoires, de croyances et de traditions, qui offre un superbe panorama sur la ville de Kyoto: ça serait dommage de s’en priver !

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