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[SECRETS DE BEAUTE]: Catherine de Médicis

par Discovart, Cuisine & Voyages

Catherine de Médicis, née à Florence en 1519 est l’une des figures emblématiques de la Renaissance. Souvent dépeinte de façon très négative (avide de pouvoir, jalouse, diabolique austère), on la connait sous le nom de « Veuve Noire ». Son histoire est aussi beaucoup liée aux guerres de religions entre protestants et catholiques qui impliquèrent des massacres par milliers. Née princesse florentine, elle devint Reine de France en épousant Henri II en 1549 puis régente. Malgré sa réputation macabre, elle a bousculé la culture française de l’époque, et est devenue une véritable icône de l’Histoire de France. Voyons quel patrimoine elle nous a laissé…
Mariage de Catherine de Médicis & d’Henri II

La parfumerie & la mode des gants parfumés

Quand Catherine de Médicis quitta l’Italie pour la France, elle n’arriva pas les mains vides. La parfumerie « Santa Maria Novella » lui fabriqua l’eau de Cologne « L’eau de la Reine », pour l’occasion de son mariage avec Henri II. Cette fragrance à base de bergamote, fleurs blanches & épices est toujours concoctée selon le respect de la fabrication traditionnelle. Vous pouvez d’ailleurs la sentir dans les points de vente Santa Maria Novella à Cannes, Aix en Provence, et Lyon, ou encore au Bon Marchais à Paris.
Elle emporta également avec elle son fidèle parfumeur Renato Bianco, plus connu en France sous le nom de René le Florentin, qui en plus d’être parfumeur, fut accusé de faire des mélanges suspects, ce qui alimenta le mythe de Catherine de Médicis, l’empoisonneuse. Ceci-dit, étant donné le statut de la Reine, il a été protégé toute sa vie et a connu une très grande célébrité grâce à elle. Il installa très rapidement une jolie boutique sur le Pont Saint Michel en plein centre de Paris, dans laquelle il vendit ses parfums ainsi que de la lingerie féminine parfumée. Il fut le premier à vendre ce type de produits en France. Rappelons qu’à la Renaissance, on évitait de prendre un bain puisque l’eau chaude ouvrait les pores de la peau et favorisait ainsi la propagation des maladies comme la Peste ou le Choléra. Donc au lieu de se laver, on se parfumait avec des essences capiteuses pour masquer les odeurs nauséabondes du corps.
Par ailleurs, René le Florentin aurait lancé la mode des Gants parfumés et des pomanders (pommes d’ambre). Catherine aimant porter des gants en cuir, elle demanda à René de les parfumer pour masquer la forte odeur du cuir. Cet accessoire connut un immense succès auprès des dames de la Cour, et tout le monde se battait pour avoir les siens, signe de haut rang social et de raffinement. La ville de Grasse, alors connue pour ses tanneries, commença à développer cette activité. Il faudra cependant attendre le règne de Louis XIV en 1656 pour voir apparaître la « Corporation des Maîtres Gantiers Parfumeurs » qui n’est autre que l’ancienne profession des parfumeurs. La région sud-est étant propice aux cultures de plantes à parfum grâce à son climat doux, développa également l’extraction des essences, puis la parfumerie continua de se développer pour finalement arriver à son apogée au 18ème siècle. C’est ainsi que Grasse devint la capitale mondiale des parfums (c’est d’ailleurs toujours le cas aujourd’hui). Quant aux pomanders, il s’agit de petits objets ornementaux s’apparentant à un bijou, faits de matériaux plus ou moins prestigieux selon de rang social, qui étaient remplis d’herbes aromatiques ou de concrète (graisse parfumée). On attachait le pomander autour du cou, à la ceinture ou simplement dans la poche, et on le humait lorsqu’on traversait une zone puante. Dans la croyance populaire, les pomanders permettaient aussi de se protéger des maladies.
Quelques parfumeurs ont voulu relancer la mode des gants parfumés comme l’Artisan Parfumeur en collaboration avec la Maison Causse en 2012, ou bien plus récemment Guerlain en collaboration avec Agnelle l’an dernier.

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Catherine de Médicis, pas si coincée…

Toute vêtue de noire, le visage austère, on s’attend à quelqu’un de très pieux, très droit,  qui ne connait pas le divertissement. C’était loin d’être le cas. On pourrait même comparer la Reine à l’event planner de la Renaissance tant ses réceptions étaient incroyables. Elle dépensait sans compter au Château de Chenonceau, avec toujours en tête ses objectifs politiques de maintenir l’unité française entre les catholiques et les protestants. Elle voulait les rassembler autour d’un moment convivial pour leur faire oublier leurs querelles. Elle était très souvent entourée de son « Escadron Volant », de belles jeunes femmes très peu vêtues qui avaient pour mission de divertir et charmer les messieurs. Elles étaient en quelque sorte les espionnes de la Reine-Mère. En deux mots, luxe & dépravation se côtoyaient lors de ces soirées mondaines.

L’héritier au trône tarde à pointer le bout de son nez

La Reine mit 5ans après son couronnement à avoir son premier enfant. Autant d’années de stress et d’angoisse concernant ses capacité à offrir un héritier au Royaume.
Le Docteur Fernel, le médecin officiel de la Cour à ce moment là, leur aurait suggéré de varier les positions sexuelles pour qu’ils puissent se donner plus de chance de réussir. En parallèle, la Reine ingérait des breuvages infâmes qu’ils pensaient à l’époque efficaces pour favoriser la fécondité.
Quoi qu’il en soit, Catherine tomba enceinte et donna naissance à un fils, François II. Ils eurent finalement 10 enfants en 12ans, dont 3 ont été Roi de France. Cela fait d’eux, l’un des couples les plus fertiles de l’Histoire de France.

Dans la penderie de la Reine

A la renaissance, les tenues ne sont pas très seyantes… on enfile de longues et lourdes robes en velours. Le cramoisi était une couleur réservée aux princesses et à la Reine, et par contre on interdisait que la robe soit entièrement faite de soie, tant le tissu coutait cher à l’époque. Les caisses royales commençaient à trop se vider.
On se couvrait la tête d’un voile ou d’une coiffe pour sortir et on se faisait un chignon de chaque côté ou un seul derrière la tête, maintenu par de la résille. On voit par la suite apparaître les fraises, pour cacher le décolleté.
La Reine aurait ainsi lancé la mode des corsets à baleines d’acier. Pour celles qui abusaient sur le laçage, ça ne fut pas une réussite: compression des vertèbres du dos ou de la cage thoracique, déformation des côtes, descente des organes, déformation des organes génitaux (utérus, vessie), voire entrainement de la mort suite à une asphyxie. [visiblement certaines femmes n’ont rien retenu des erreurs de l’Histoire puisqu’en ce moment c’est la grande mode du régime corset aux USA]
A la mort de son époux, elle troque ses quelques robes colorées par du noir et du blanc façon veuve. Du noir, du noir et encore du noir… La florentine ne respirait plus la joie de vivre, trop préoccupée à préserver le rang social de sa famille ainsi que son patrimoine, elle ne tarda pas à récupérer son dû auprès de la « Putain du Roi », la fameuse Diane de Poitiers qu’elle a supporté bien trop longtemps sous son toit. Elle s’est empressée de récupérer entre autre le Château de Chenonceau dans la Loire, qui deviendra le lieu de toutes les festivités.

 


A la table royale

Des légumes jusque là inconnus comme les artichauts (dont elle raffolait), brocolis, concombre ou encore petits pois font leur apparition.
On utilise plus le beurre pour la cuisson, ainsi que les herbes aromatiques comme le persil, basilic, estragon ou encore ciboulette.
Pour ce qui est des autres douceurs, les florentins importèrent également les pâtes de fruits (confitures sèches), nougat, pâte d’amande ou encore massepain. On aime particulièrement les confitures et les confiseries. Certains lui attribuent aussi l’importation des macarons.
La frangipane aurait aussi été inventée à ce moment là par le parfumeur italien Cesare Frangipani, qui a l’origine avait créé cette fragrance pour parfumer les gants, et qui l’adapta finalement en pâtisserie pour l’offrir à la Reine en guise de cadeau de mariage.
Enfin, pour ce qui est de l’art de la table, on voit apparaître les premières fourchettes à deux dents (et oui la fraise pour manger, c’est pas top !), assiettes en faïence ou encore les verres en verre de Murano.


*****

Massacre de la Saint-Barthelemy

Malgré toutes les légendes sordides qu’on attribue à l’Italienne, elle a tout même consacré sa vie à sa famille, et à son pays pour maintenir le respect de l’autorité, et apaiser les conflits religieux. Sa vie a été ponctuée de malheurs, avec la perte de ses parents à seulement quelques semaines de sa naissance, les tromperies récurrentes de son mari qui n’avait d’yeux que pour la belle Diane de Poitiers, puis son décès tragique suite à un accident de joute pendant lequel il s’est pris une lance dans l’œil (finalement décédé de ses blessures après 10 jours d’agonie), les décès successifs et dramatiques des 3 fils qui ont été Roi de France (François II mort à l’âge de 16ans d’un abcès à l’oreille sans doute lié à une otite mal soignée ; Charles IX mort à 23ans d’une pneumonie tuberculose et enfin Henri III assassiné par un moine d’un coup de couteau dans le ventre) et enfin la ruine de la famille ainsi que sa perte du pouvoir. Malgré toutes ces tragédies, elle a su rester une femme forte, et a légué à la France un important héritage culturel (entre autre le Louvre, le Jardin des Tuileries ou encore le Château de Chenonceau). Elle meurt finalement à l’âge de 65ans, entourée de ses proches, d’une pleurésie suite à un coup de froid.

RUBRIQUE Mode & Parfums > La Beauté à travers l’Histoire 

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